Le salon d’art du Bon Vouloir : 130 ans d’âge et 120 éditions
Le cru 2025 sera débouché ce dimanche 18 mai aux Anciens Abattoirs. A voir jusqu’au 17 août.
C’est une très vénérable institution montoise qui sera à l’honneur dès ce 18 mai. Il faut dire que le premier salon d’art du Bon Vouloir s’est tenu à l’hôtel de ville de Mons du 9 au 19 mai 1895. Douze artistes y présentaient 151 œuvres.
130 ans plus tard, le Bon Vouloir tient le coup, même s’il a connu, comme toutes les initiatives humaines, les aléas du temps. Les deux guerres bien sûr mais aussi quelques années « sans » et les inévitables querelles d’écoles…
Contre vents et marées…
Dans l’ouvrage publié en 1995 lors du centenaire, Michel De Reymaeker écrit : « La main-mise de certains artistes, jaloux de leurs prérogatives et ardents défenseurs d’une esthétique précise d’une part, la difficulté d’accrocher dans un salon d’ensemble de façon cohérente et respectueuse des caractéristiques de chacune d’entre elles, des œuvres souvent disparates d’autre part, ont donc conduit de nombreux artistes à ne participer aux salons du Bon Vouloir que durant quelques années. »
Et Lucy Tondreau renchérit dans « Mons, deux siècles d’art », l’album publié en 2000 : « Les œuvres étaient acceptées ou refusées par un jury constitué de quelques membres du comité : ce choix ne se faisait pas sans quelques déceptions de la part des « refusés » et, lors du placement des œuvres à la cimaise, sans quelque aigreur des artistes qui s’estimaient mal placés »…
Il n’empêche : contre vents et marées, le Bon Vouloir a tenu le cap. Il a bourlingué en divers autres lieux comme le musée des Beaux-Arts, la salle Saint-Georges, la salle de la Toison d’Or avant de trouver ces dernières années son port d’attache aux Anciens Abattoirs, dans le quartier de Messines.
Quand Van Gogh exposait au Bon Vouloir…
Né dans un « climat vivifiant » (dixit Christiane Piérard dans l’ouvrage déjà cité), le Bon Vouloir a accueilli depuis sa création une importante cohorte d’artistes montois : l’ouvrage du centenaire en recense près de 300 et nul doute que ce nombre se soit encore accru de façon substantielle ces trente dernières années.
A ce sujet, citons encore Christiane Piérard : si dès ses début le salon accueillit chaque année un invité d’honneur, « il se peut aussi que l’artiste qui plus tard sera célèbre, passe presqu’inaperçu parmi les exposants. »
Ce fut le cas en 1914 avec un certain Vincent Van Gogh… Il n’était certes pas l’invité d’honneur mais l’épouse de son frère Théo avait amené six tableaux dont la valeur était déjà élevée car sa cote montait. Mais le salon, ouvert le 26 juin, se terminait le 12 juillet. La guerre approchait…
Inquiet, Clément Benoît, secrétaire du cercle, réexpédia dès la fermeture les précieuses toiles aux Pays-Bas en les assurant pour une somme élevée.
Pour la petite histoire, notons que les critiques montois avaient été plutôt tièdes envers ce peintre qui avait vécu 35 ans plus tôt dans le Borinage…
S’il est aujourd’hui impensable d’accrocher des Van Gogh aux cimaises du Bon Vouloir, la 120ème édition vaudra à coup sûr le détour…
Hubert Wattier
Bon à savoir
Le salon d’art du Bon Vouloir se tient jusqu’au 17 août 2025 aux Anciens Abattoirs, rue de la Trouille à Mons.
Vernissage (ouvert à tous) le dimanche 18 mai à 11h.
Plongez dans un voyage captivant à travers les rêves, les idéaux et les projets de cités idéales qui ont marqué l’histoire, du 19e siècle à aujourd’hui. “Cité des possibles – Des utopies aux réalités de demain” invite les visiteurs à explorer les visions architecturales et humanistes qui ont façonné ces utopies, tout en interrogeant leurs impacts sur notre société actuelle. De l’idée au développement, des débats aux dérives, l’exposition met en lumière les multiples facettes de ces projets, à travers des documents et des dispositifs interactifs.
Au cœur de l’exposition, le projet visionnaire de la Cité Mondiale imaginé par Paul Otlet, cofondateur du Mundaneum. Ce pionnier rêvait d’un espace universel dédié à la connaissance et à la coopération internationale, une ville pensée pour promouvoir la paix et le progrès. Avec l’aide de ses collaborateurs, dont Henri et Léonie La Fontaine, ainsi que des architectes de renom comme Le Corbusier, il imaginait une cité rassemblant tous les savoirs intellectuels du monde, un modèle de ville parfaite, au-delà des frontières géographiques et idéologiques. Bien que la Cité Mondiale ne soit jamais devenue réalité, elle demeure une source d’inspiration puissante et intemporelle.
La Cité radieuse
L’exposition explore également de nombreux autres projets, passés et contemporains, qui redéfinissent et repensent notre rapport au monde. Ces initiatives, nées parfois dans des contextes très différents, continuent de nous inspirer pour repenser la ville, son organisation et ses fonctions afin de répondre aux défis de notre époque, tels que la crise climatique, les inégalités sociales, ou encore les questions de mobilité. Certains de ces projets sont profondément influencés par des idéaux humanistes, d’autres cherchent à concilier progrès architectural, qualité de vie et durabilité. À travers ces exemples, l’exposition s’interroge aussi sur les dérives et les obstacles politiques, économiques ou sociaux qui ont entravé certaines de ces utopies, transformant des rêves ambitieux en échecs ou en dystopies.
“Cités des possibles – Des utopies aux réalités de demain” propose un parcours stimulant, qui invite à rêver, questionner et réinventer le futur de nos cités.
Comment repenser nos façons d’habiter et de coexister dans un monde en mutation ? Quels enseignements pouvons-nous tirer de ces utopies pour relever les défis du vivre-ensemble aujourd’hui ?
À travers ces réflexions, l’exposition ouvre un dialogue entre passé et présent, idéal et réalité, et incite chacun à imaginer des solutions innovantes pour les espaces urbains de demain.
Laurence Vray, « La glace passe », (c) Laurence Vray
Le CAP présente « Pulsations. Visages d’une Cité », une exposition chorale et initiatique. Du 12 avril au 17 août, près de quarante artistes, ainsi que des objets historiques et contemporains, esquissent un visage sensible et intime de la Cité.
Le parcours de l’exposition se déploie à travers plusieurs salles, chacune imprégnée d’une atmosphère propre et d’un thème singulier : l’importance de la mémoire, la place essentielle de l’eau, les défis de l’habitat face à la nature, ou encore le rôle du sacré et du spirituel dans nos sociétés modernes. Mais de quelle Cité parle-t-on ? Mons, assurément, mais aussi toutes les cités du monde moderne, où les histoires individuelles et collectives s’entremêlent pour composer une narration universelle. Il est ici question de pulsations inscrites dans les traces, les rythmes et les sensations laissées par ce foisonnement d’œuvres, qui forment en quelque sorte le chœur vibrant de la Cité. L’exposition s’ouvre sur les clichés saisissants de Norbert Ghisoland, confrontant d’emblée le visiteur à une multitude de visages. Le parcours se prolonge ensuite à travers les œuvres de Balthasar Burkhard, Marie Cannela, Philippe Bouillon, Bruno Vande Graaf, Barbara Dits, Maxime Van Roy, Rino Noviello, Mara De Sario, Malik Choukrane, Marie-Françoise Plissart, LaToya Ruby Frazier, Jean-Marie Mahieu, Anne Sophie Constenoble, Arsène Detry, Bertille Bak, Raphaël Decoster etbien d’autres. Objets, dessins, sculptures et parchemins anciens viennent enrichir cette narration, apportant une résonance historique aux regards d’aujourd’hui.
L’exposition accueillera une œuvre exceptionnelle, Les Registres du Grand-Hornu de Christian Boltanski, mais également des créations spécialement réalisées pour l’exposition : Claire Ducène, Laurence Vray, VOID collectif, Pierre Libaert et Léa Belooussovitch. Des artistes de renom, comme Charley Case, Remy Hans et Tadashi Kawamata, réaliseront pour l’occasion des fresques dans le musée, inscrivant leur empreinte dans l’espace et dans la mémoire des visiteurs.
La scénographie, confiée à Evelyne Gilmont, redéfinit la relation entre l’œuvre et le spectateur en brouillant la frontière entre espace muséal et expérience vécue. Conçue comme un terrain d’exploration, l’exposition dépasse les cadres habituels et engage pleinement le corps du visiteur. Sons, odeurs et mouvements enrichissent la perception de la ville et de son histoire, faisant de chaque œuvre une rencontre à la fois visuelle et sensible.
Le comité curatorial, composé de profils variés (conservateur, médiateur, artistes et directeur du musée) inscrit cette exposition dans une réflexion collective sur la manière dont une ville façonne ses habitants et inversement. En parallèle, l’exposition « Mainteneur » de Diego D’Onofrio prend place du 12 avril au 17 août 2025 dans la Salle aux Piliers du CAP suite à l’obtention du Prix du Hainaut des Arts plastiques 2023. Engagée dans un dialogue avec l’espace d’exposition, elle propose un regard sensible sur le monde qui nous entoure. À travers un dispositif interactif et des matériaux soumis à la tension, Diego explore les notions de socle, de cadre, de médiation et de toucher dans l’espace muséal. Présentant six années de recherche plastique (2019-2025), reconnues entre autres par le Prix Macors Médiatine en 2022, « Mainteneur » marque également une transition dans le parcours de l’artiste, clôturant sa formation à ARTS2 à Mons et ouvrant une nouvelle phase dans son travail.
En outre, du 12 avril au 31 août 2025, en partenariat avec le CAP, l’Institut Culturel d’Architecture de Wallonie-Bruxelles investit la Salle Labo de la Maison des Collections (CAP) avec l’exposition « Utopies/Vivre ensemble » pour explorer ce que « Vivre ensemble » peut impliquer, dès à présent et à l’avenir. Cette exposition fait partie du Temps d’Archi #11 Utopies organisé par l’ICA. Pour donner corps à cette réflexion, le duo artiste-architecte composé de Luna Pittau et Camille Bleker partira à la rencontre des montois·es et de leurs rapports de voisinage avec l’intention d’élaborer des solutions astucieuses afin d’adoucir les conditions de cohabitation. Ludique, absurde et poétique, leur proposition invite à prêter attention aux proximités et aux entourages quotidiens.
J'ai créé ce blog en 2014 après m'être rendu compte que les évènements montois n'étaient pas assez mis en évidence dans les divers médias. Le succès a été immédiat et j'y annonce les diverses manifestations culturelles à Mons les spectacles, concerts, fêtes et expositions diverses et ce gratuitement.
Je suis aussi très actif sur les réseaux sociaux avec les pages Doudou Mons et Mons Info. Enfin je suis co-organisateur de plusieurs évènements à Mons comme le Beatles Day, le festival de la chanson française et fête de ma musique.
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