A Mons, le Doudou, c’est le nom populaire d’une semaine de grande liesse, dont la ducasse rituelle constitue l’apogée au cours du week-end de la Trinité. Ses origines remontent au XIVe siècle. Le 25 novembre 2005, à 11h, l’UNESCO a proclamé le Doudou « Chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’Humanité ».
Les quatre moments forts
La Descente de la châsse de sainte Waudru, fondatrice de la cité. Elle fait l’objet d’une émouvante cérémonie, le samedi soir, dans la collégiale qui porte son nom. A travers cette séance solennelle, le doyen confie au bourgmestre les reliques de la sainte, afin de les processionner le lendemain dans les rues de la ville. Cette tradition est scellée par l’air du Doudou entonné avec ferveur par toute l’assistance. Cet air sera scandé tout au long des festivités.
La Procession du Car d’Or. Le dimanche matin, la châsse est posée sur un char d’apparat, le Car d’Or. C’est le coup d’envoi d’une journée chargée d’émotions et de joies. Quelque mille cinq cents participants, répartis en une soixantaine de groupes, défilent en costumes d’époque. Ils reconstituent les confréries et les corporations qui, depuis le Moyen Âge, ont fait la richesse et la puissance de la capitale hainuyère. Attelé de six robustes chevaux de trait, le Car d’Or attirera tous les regards au cours de son périple dans la cité.
La Montée du Car d’Or. A la fin du parcours de la Procession, le public se rassemble massivement derrière le Car d’Or. Dans l’enthousiasme général, des milliers de mains hissent alors l’attelage au sommet du raidillon pavé qui longe la collégiale. L’enjeu est d’importance : la légende dit que le Car d’Or doit gravir d’un seul élan la rampe pour éviter le malheur à la ville. La Montée ne dure qu’une vingtaine de secondes. Elle est à ce point intense, qu’elle se ponctue dans une vibrante clameur du public.
Le Combat dit Lumeçon. Les reliques de sainte Waudru ont à peine regagné la collégiale que, déjà, Saint-Georges se prépare à affronter le Dragon. Il est accompagné des personnages du Lumeçon : Diables et Chins-Chins, Hommes blancs et Hommes de feuilles, Pompiers, Policiers en casques blanc ou bleu. Il est environ 12 h 30. Les acteurs du Combat entament alors la descente triomphante de la collégiale vers la Grand-Place (appelée la « Descente de la rue des Clercs»). Face à l’hôtel de ville, des milliers de personnes se sont déjà amassées. Elles sont avides d’arracher le crin porte-bonheur qui termine la queue « d’el biète », le Dragon. Arrivé au cœur de la Place, Saint-Georges, entouré des personnages du jeu, combat le Dragon (d’abord à la lance et au sabre ; finalement au pistolet). Ce sera une demi-heure d’intense exaltation rythmée par le son frénétique du « Doudou ». Le Dragon est enfin terrassé par Saint-Georges d’un dernier coup de pistolet. L’ensemble des personnages du Lumeçon rentre dans la cour de l’hôtel de ville. La foule enthousiaste scande « Et les Montois ne périront pas… » Le destin de la cité est pérennisé. La fête peut continuer !