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Enchanter son époque. Telle pourrait avoir été la volonté de Jules Massenet en mettant en musique le récit de Charles Perrault.

Avec Cendrillon, le compositeur livre une œuvre parmi ses plus séduisantes, qui diffère des autres adaptations lyriques du conte.

La malicieuse Lucette et les femmes qui l’entourent dictent à l’œuvre sa tonalité, dont les nombreuses nuances valident les mots de Claude Debussy qui voyait en Massenet « l’historien musical de l’âme féminine ».

En conférant à la fée le timbre irréel de colorature, en travestissant le rôle du prince chanté par une soprano, le compositeur nous offre un festival vocal porté par une orchestration panachée, oscillant entre finesse mozartienne, citations stylistiques baroques et grandes inflexions romantiques.

Pour l’entrée au répertoire de l’Opéra de Paris de Cendrillon, Mariame Clément joue avec la féerie du mythe et réfléchit à la nature profonde des personnages, tout en les affranchissant de leurs étroits costumes et souliers.

EN QUELQUES MOTS :

Inspirée par le conte de Perrault, la Cendrillon de Jules Massenet s’en éloigne allègrement : point de citrouille ni de carrosse, encore moins de pantoufle à essayer. À quoi bon puisque Cendrillon et le Prince charmant se reconnaissent immédiatement ? Ne vivent-ils pas la même solitude malgré leurs différences de positions sociales ? En choisissant pour ces deux rôles des voix féminines, Massenet souligne leur parenté d’âme dans une partition séduisante qui mélange les styles à dessein. Mariame Clément aborde l’œuvre avec finesse. Machine à produire des princesses, crinolines rose bonbon, salle de bal grandiose mais aussi liquette et baskets : la metteuse en scène joue avec les clichés et la Belle Époque – celle de la création de la partition –, lançant des clins d’œil à la Fée électricité et au cinéma de Méliès. Une façon de mieux réfléchir au mythe et aux conventions sociales… tout en gardant son âme d’enfant.

Détail des actes

Acte 1 :
Pandolfe, un roturier au caractère faible, regrette d’avoir quitté sa campagne pour épouser la comtesse de La Haltière, d’autant que sa fille Lucette est la laissée-pour-compte de la famille recomposée qui l’appelle Cendrillon. L’ambitieuse comtesse ne songe qu’à préparer, à grand renfort d’artifices, ses deux filles Noémie et Dorothée pour paraître au bal du roi le soir même. Restée seule, Cendrillon songe avec regret au bal et range la maison avant de s’endormir dans l’âtre. Sa marraine la Fée paraît et commande à ses follets une robe couleur de ciel et un attelage complet. Lorsque Cendrillon se réveille, elle est métamorphosée et part au bal sur la promesse de le quitter avant minuit . Ses pantoufles enchantées la rendront inconnue à ses proches.

Acte 2 : 
Chez le roi, tout est prêt pour le bal mais ni courtisans, ni médecins, ni ministres ne parviennent à distraire de sa mélancolie le jeune prince Charmant qui ne rêve que d’amour. Alors que les danses se succèdent afin de lui permettre de choisir une épouse, Cendrillon paraît. Le coup de foudre est réciproque. Minuit arrache les amoureux l’un à l’autre.

Acte 3 :
De retour chez elle, Cendrillon regrette d’avoir perdu une pantoufle dans sa fuite. Ses demi-sœurs et sa belle-mère rentrent peu après, furieuses que le bal ait été écourté par la disparition de l’inconnue qu’elles calomnient. Cendrillon est bouleversée. Bien que Pandolfe ait trouvé la force de chasser les trois harpies et lui promette de la ramener au pays, Cendrillon décide de s’enfuir seule jusqu’au Chêne des fées. Sous le Chêne sont rassemblés, autour de la Fée, follets et esprits qui se dispersent quand arrivent, par des chemins différents, Cendrillon et le prince Charmant. Chacun prie la Fée de lui rendre ce qu’il aime et entend l’autre sans le voir. La Fée les autorise à s’embrasser et les endort.

Acte 4 :
Plusieurs mois ont passé et Cendrillon sort d’un long sommeil entrecoupé de délire. Elle se demande si elle n’a pas tout rêvé, ce que lui confirme son père. Mais dans la rue, un appel la réconforte : c’est le héraut qui invite de la part du prince toutes lès jeunes filles du royaume à essayer la pantoufle perdue. Dans la cour d’honneur du château se pressent les jeunes filles. L’arrivée de Cendrillon rend la vie au Prince défaillant. Leur union bouleverse Pandolfe mais c’est Madame de La Haltière qui sait manifester la joie la plus tapageuse.

OPERA CENDRILLON – imagix

Cendrillon – Opéra – Programmation Saison 23/24 – Opéra national de Paris (operadeparis.fr)