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Mardi 19 novembre 20h – Arsonic – Mons
Musiques Nouvelles et le chœur féminin du Conservatoire royal de Bruxelles
Dans le cadre du Festival Ars Musica

Nous sommes heureux de vous annoncer un concert important dont la création sera présentée lors d’une soirée unique le 19 novembre à Arsonic dans le cadre du festival Ars Musica.  Sur scène, dix-huit musiciens et un chœur féminin de quarante choristes. Au programme, quatre oeuvres de Fausto Romitelli inédites au disque qui sortiront en 2025 dans un nouvel album du label Cypres dédié au compositeur.

Hommage à l’un des plus grands compositeurs du siècle. Disparu en pleine maturité artistique à l’âge de 41 ans, le compositeur italien Fausto Romitelli a beaucoup compté pour Musiques Nouvelles qui fut jadis l’un de ses fidèles commanditaires.
À l’occasion des 20 ans de sa disparition, cet hommage propose, en première belge, une grande oeuvre chorale et instrumentale The Poppy in the Cloud ainsi que trois autres créations pour solistes.
Musiques Nouvelles Direction, Jean-Paul Dessy Direction du chœur, Charles Michiels Assistante de direction du chœur, Céline Rimet The Poppy in the cloud David Nûñez, violon Laurent Houque, violon Maxime Desert, altoJean-Pol Zanutel, violoncelle Mariana Fernandes, contrebasse Berten D’Hollander, flûte Sylvain Cremers, hautbois Charles Michiels, clarinette Pascal Moreau, cor Dominique Bodart, trompette Cassandre Marfin, clavier électronique Loris Douyez, assistant claviers
Pierre Quiriny, percussions Adrien Fortemps, percussions Eléonore Cavalière, percussions Mathias de Amicis, percussions  Have your trip Annie Lavoisier, harpe Hughes Kolp, guitare David Nunez, mandoline Golfi d’ombra Pierre Quiriny, percussions Ganime de Maxime Desert, alto solo« Au centre de mon activité de compositeur se trouve l’idée de considérer le son comme matière à forger. Grain, épaisseur, porosité, brillance, densité, élasticité sont les caractéristiques principales de ces sculptures de sons obtenues par l’amplification, les traitements électroacoustiques, mais aussi l’écriture purement instrumentale ». (F.R.)


Fausto Romitelli (né en 1963) obtient son diplôme de composition au Conservatoire G. Verdi de Milan et suit ensuite les cours de perfectionnement de l’Académie Chigiana de Sienne et de l’Ecole Municipale de Milan. En 1991, il s’installe à Paris et y étudie les nouvelles technologies à l’Ircam. Ayant remporté de nombreux prix, il voit son œuvre jouée à travers le monde entier. Plusieurs de ses pièces répondent à des commandes d’institutions ou d’interprètes : Acid Dream & Spanish Queens (14 instruments) ainsi que Professor Bad Trip : lesson II (10 instruments) ont été écrits à la demande du Ministère de la Culture français ; Mediterraneo (voix et 14 instruments) pour la Musique et les Arts ; Cupio Dissolvi (14 instruments) pour Radio France ; EnTrance (voix, 16 instruments et sons de synthèse) pour l’Ircam ; The Nameless City (orchestre à cordes) pour la Fondation Gulbenkian ; Lost (voix et 15 instruments) pour la Fondation Royaumont ; Professor Bad Trip : lesson III (10 instruments) pour Ictus. Ses dernières oeuvres : Audiodrome pour grand orchestre; An Index of Metals, vidéo-opéra pour ensemble et électronique. L’écriture de Fausto Romitelli (qui fit ses études à l’IRCAM, à Paris, et y participa à des ateliers de recherche) est essentiellement à rattacher au mouvement spectral : l’oeuvre d’Hugues Dufourt, (lequel écrit : « Le spectralisme, c’est le spectre plongé dans le temps, c’est la distorsion »), et celle de Gérard Grisey (qui préconise « l’utilisation d’archétypes sonores neutres et souples facilitant la perception et la mémorisation des processus »). Le trait le plus spécifique de son parcours a été de combiner ces principes spectraux à une réflexion tour à tour critique et fascinée sur la saturation de la communication technologique, et la violence de son impact. L’usage des sons amplifiés et traités électroniquement, pensé sur un mode dramatique et hallucinatoire (non pas glorification de la matière sonore, mais fragilisation) est chez lui parfaitement en phase avec la conduite harmonique, qui va toujours du propre au sale. Romitelli est sans doute l’un des rares compositeurs, à ce jour, qui s’est montré capable de puiser sans retenue dans les sonorités du rock psychédélique et de la techno, et à les incorporer poétiquement aux ressources traditionnelles de la musique d’écriture. Frappé par une grave maladie, Fausto Romitelli est décédé en juin 2004 à Milan à l’âge de 41 ans.Réserver en ligne ou au 065 / 39 59 39ENTRETIEN AVEC JEAN-PAUL DESSY
par Alexandre Castant
Pourriez-vous nous présenter Poppy in the Cloud, la soirée hommage que vous consacrez à Fausto Romitelli et les pièces que vous avez choisi d’interpréter avec l’Ensemble Musiques Nouvelles ?Fausto Romitelli est sans nul doute un compositeur majeur de la fin du XXème. J’ai eu la chance de rencontrer Fausto au début des années 90, ce fut le début d’une solide et fervente amitié. Musiques Nouvelles a commandé et créé en 1998 Professor Bad Trip, lesson 1, ce fut le début d’une collaboration très fructueuse et très heureuse. Nous avons également créé Flowing down too slow en 2001 et avions d’autres projets de créations que le décès prématuré de Fausto Romitelli a anéantis. Poppy in the sky est une œuvre majeure composée en 1999. Peu jouée en raison de son effectif très particulier comprenant un chœur de voix de femmes, elle n’est jusqu’à ce jour pas encore présente au disque. Musiques Nouvelles a souhaité enregistrer un CD comprenant exclusivement de pièces inédites au disque et faisant suite au CD monographique publié en 2012 par Musiques Nouvelles sur le label Cypres.  Le programme du concert présenté par Musiques Nouvelles le 19 novembre à Arsonic dans le cadre d’Ars Musica comprend 4 des 5 pièces qui figureront dans ce nouveau CD à paraître, également chez Cyprès, début 2025. Ce programme comprend Poppy in the sky, pièce de grande envergure pour chœur et ensemble, ainsi que Have your trip, de 1989, trio pour cordes pincées (harpe, guitares mandoline) et deux solos : Ganimede, de 1986, pour alto et Golfi d’ombra, de 1993, pour percussions.Fausto Romitelli, compositeur très important de sa génération, est mort prématurément. Pourriez-vous nous présenter brièvement ce destin hors du commun : une vie brisée à tout juste quarante ans et une création musicale incandescente ?Fausto Romitelli connut une carrière prodigieuse. Parmi la trentaine d’œuvres qu’il composa en 20 ans, chacune fut une borne milliaire sur son chemin d’accomplissement culminant à la fin des années 90.  Il a très tôt développé un rapport au son qui se démarqua nettement du contexte spectral dans lequel Fausto évoluait alors. Sa musique incorpora des mondes sonores jusque-là étrangers à la musique savante : ceux du rock psychédélique, de l’électro. Sa musique suscita rapidement l’engouement d’interprètes ravis par ces hybridations singulières et peu à peu les institutions et les festivals dédiés à la création contemporaine ont reconnu son génie singulier.Sa musique est bouleversante. Elle est savante, joue sur les limites du sonore tout en demeurant d’une grande émotivité. Qu’est-ce qui vous a, précisément, le plus touché dans cette œuvre éminemment sensible ?La musique de Fausto Romitelli a forgé avec brio une alchimie rare où la puissance émotionnelle des musiques rock et electro qu’il prisait (Pink Floyd, Aphex twin, …) est métabolisée par un artisanat d’écriture magistral. Mon attachement profond à la musique de Fausto Romitelli est par ailleurs inséparable de l’amitié qui nous a unis, partageant engouements et coups de cœur.Enfin, pourquoi le choix de cette soirée hommage à Fausto Romitelli, ou dit autrement en quoi rejoint-elle votre esthétique, peut-être votre sensibilité et votre écriture ?À l’occasion des 20 ans de sa disparition, il m’a semblé indispensable de compléter la discographie de Fausto Romitelli et de permettre au public d’ Ars Musica d’entendre pour la première fois en Belgique 4 œuvres clés de l’itinéraire de ce géant de la musique. Sa musique m’émeut profondément, elle atteint mystérieusement les zones les plus obscures de l’être et les embrase d’une lumière hallucinante. Pour très dissemblables qu’elles soient, nous appréciions mutuellement nos compositions respectives. D’esthétiques apparemment éloignées, œuvre au noir, œuvre au blanc, elles communient en ceci qu’elles cherchent toutes deux à allier la force dionysiaque des musiques populaires et la cristallisation apollinienne que permet l’écriture savante.Dans les archivesEcouter l’album, diapason d’Or (juin 2012)Ce qui frappe d’emblée dans l’œuvre de Fausto Romitelli (1963-2004), c’est l’immédiateté de ses propositions musicales qui plaisent à l’oreille. Moderniste convaincu qui se garde bien de verser dans le sophisme arrogant de la rupture radicale pour elle-même, le compositeur se pose en héritier des traditions musicales occidentales, savantes ou populaires, anciennes ou actuelles, tout en exprimant une forte indépendance à l’égard de la nécessité historique ou du désir d’appartenir à un groupe, d’être « entendu ». En jouant avec des structures musicales codées (tout en les éludant), ses fresques, d’une force expressive fascinante, deviennent directement accessibles au mélomane désireux de plonger dans cet univers sonore. Dans la lignée des mouvements électroacoustiques et spectraux, Romitelli, technophile enthousiaste et curieux, se consacre aux nouvelles technologies d’amplification et de transformation qui rendent les sons électriques électrisants et, par distorsion, réverbération et projection successives, créent une illusion tridimensionnelle. À l’occasion de son 50ème anniversaire, l’ensemble Musiques Nouvelles, dirigé par Jean-Paul Dessy, retrace l’arc d’une décennie (1990-2001) dans l’œuvre musicale de Fausto Romitelli et explore plusieurs pièces musicales présentées pour la première fois sur le disque.C’est en ligne !Sur notre chaîne YouTubeAttention, Musiques Fraîches ! 2024 en intégralitéL’ensemble Musiques Nouvelles ne cesse de rafraîchir les murs du son en les parant des nuances diaprées du présent. D’audacieuses créations seront au menu de l’édition 2024, en autant de mondes sonores inédits, fruits du talent de la nouvelle génération de compositrices et compositeurs œuvrant en Wallonie et à Bruxelles. Une soirée au diapason de notre temps – jeune, inventive et enthousiasmante ! Premières mondiales des œuvres de Xavier DeprezClaude Evence JanssensDavid NúñezLaurent Pigeolet et Virginie Tasset.
Une production de Mars–Mons arts de la scène / Musiques Nouvelles / Flagey enregistrée à Flagey.Nous suivre sur YouTubeBonne lecture et à bientôt pour célébrer ensemble la mémoire de Fausto Romitelli !
Musiques Nouvelles est en résidence à ARSONIC, une des salles de Mars – Mons arts de la scène http://www.surmars.beCliquer ici pour s’abonner à la newsletter de Musiques Nouvelles !Pour découvrir ou revivre les concerts de Musiques Nouvelles,
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